Après la danse du 12 juillet à Gavrinis, où je fus spectacteur, celles des 13 et 15 ont constitué les deuxième et troisième étapes de l'investissement d'un cairn.
Photos de Chantal Guigueno.
Marie Dubot
Maki Watanabe
Christophe Malvault
Gyohei Zaitsu
C'est le principe directeur de ces "balades" : le public se déplace sur le site où les danseurs sont disposés à des points fixes. Pour le 15 juillet, la possibilité pour les danseurs de changer de lieu dans la seconde moitié de la performance était aussi prévue - sauf pour moi, qui étais dans la cavité centrale juxtaposée au blockhaus.
C'est une pièce aux surfaces gravées, de l'époque néolithique, composée de dolmen et vouée aux morts.
Loin dépuiser l'endroit, la danse du 15 a suivi la voie d'une intimité accrue. J'ai moins ressenti autour de moi les parois verticales, que les sol et plafond comme des façons de parois horizontales.
Selon les indications de Gyohei Zaitsu, j'ai peu présenté mon visage. Difficile de le "minéraliser" beaucoup là où le dos se marie bien mieux aux surfaces de la "grotte".
Gaëtan Sataghen
Alors que les creux humides offrent prise à l'affectivité, si l'on peut se référer à Michel Tournier plaçant Robinson
face à la tentation d'une "souille", les creux secs tiennent nos songes - Jean-Baptiste Grenouille en fait l'expérience
dans le Parfum, de Süskind.
Entre les deux, comme dans cette chambre de Petit-Mont, de rocs suintants par endroit,
ni se blottir, ni se perdre en soi-même ; essayer de trouver son poids, sa distance au sol ; ne vouloir passer ni
par plafond ni par plancher (en cela différents de ce que les murs peuvent prendre l'habitude de jouer), mais tenter de mesurer
ce qui les sépare, lancer mon corps en cette raison, en cette mesure.
Pour septembre, je veux me souvenir d'une grotte-source à Palmyre, et voudrais amener un reste des Larmes d'Eros ?
Organisées par la compagnie Ni plus ni moins, les Balades butô mettent en relation des danseurs avec un site patrimonial, dans lequel les specacteurs se promènent. J'en suis partie prenante en juillet et septembre 2011 à Petit Mont, un site mégalithique situé dans le Morbihan.
Je trouve là une belle occasion de prolonger mon expérience de plein air et d'implication collective.
Voici les présentations qui en sont faites par la compagnie : un flyer - format .jpg (et à télécharger), et sur son site :
Un corps humain n’est pas seulement humain. Il est végétal, animal et minéral. Il est lié à ce qui l’entoure, aux phénomènes naturels et sociaux, c’est-à dire à "l’autre". Un corps humain est inséparable de tout.Gyohei Zaitsu.Une promenade dansée, une visite guidée par la danse, une rencontre au détour d’un chemin, une entrée dans un univers symbolique se confrontant à l’inscription de l’être humain dans le monde… La Balade Butô pose un regard poétique sur l’espace qui l’entoure. Le patrimoine et la danse deviennent partenaires, chacun met l’autre en valeur et le fait vivre. Le public, se promenant d’un danseur à l’autre, est invité à emprunter les chemins de la découverte, des émotions et de la détente.
Les danseurs :
Les 13 et 15/07/2011 à 17h, au cairn du Petit Mont, 56640 Arzon
Entrée : prix d’entrée sur le site mégalithique